Votre type de leadership: comment jongler entre inspiration et structure en pharmacie

Dans le monde de la pharmacie, les gestionnaires sont souvent propulsés dans des rôles de leadership… sans formation formelle en gestion. Vous êtes peut-être devenu(e) pharmacien(ne)-propriétaire par passion pour la santé, mais vous vous retrouvez aujourd’hui à gérer une équipe, une entreprise, une vision… bref, à faire arriver les choses.

Dans cette réalité, le leadership ne se résume pas à une question de personnalité. Il ne suffit pas d’être charismatique pour devenir un bon leader. Et bonne nouvelle : le leadership, ça s’apprend.

Aujourd’hui, on vous pose la question suivante: êtes-vous un leader transactionnel, ou plutôt un leader transformationnel?


Un leader, pour quoi faire?

Avant toute chose, redéfinissons le rôle du leader. En pharmacie, le rôle de gestionnaire va bien au-delà de « superviser une équipe ». 

Il faut toujours revenir aux bases avec les 5 responsabilités du gestionnaire, qui servent à vous guider dans les tâches que vous devez faire et celles qui doivent être déléguées.

Vous ne connaissez pas les 5 responsabilités du gestionnaire? Voici un rappel: 

  1. Définir les gains à atteindre 

  2. Organiser le travail pour garantir l’atteinte des gains

  3. Communiquer ses attentes et mobiliser son personnel

  4. Mesurer au fur et à mesure

  5. Développer son personnel


Votre façon de gérer ces 5 responsabilités reflète directement votre style de leadership. C’est à travers elles que vous influencez, que vous mobilisez et que vous donnez le ton à votre équipe. 


Peu importe votre personnalité ou votre expérience, c’est en les incarnant au quotidien que vous devenez un leader capable de faire avancer votre entreprise… sans vous épuiser à tout faire vous-même.



Le leadership transactionnel

Le leadership transactionnel est centré sur les objectifs clairs, les tâches bien définies et les suivis rigoureux. Il repose sur une logique d’échange : «Voici ce qu’on attend, et voici ce que vous recevrez en retour.» 

Ce style est très efficace pour structurer les opérations, maintenir les standards de qualité et gérer la performance individuelle.

Vous pourriez vous en servir pour :

  • Remettre de l’ordre dans une équipe désorganisée

  • Mettre en place des indicateurs de performance qui doivent être suivis à la lettre, comme des délais de traitement au laboratoire.

  • Appliquer un nouveau protocole

Exemple en pharmacie : Vous mettez en place un suivi hebdomadaire sur la rentabilité du département des cosmétiques. Les objectifs sont clairs, les responsabilités aussi. Vous offrez des rétroactions régulières et mesurez les résultats. Résultat : les ventes augmentent, les employés savent où ils s’en vont.

Ce style est rassurant parce qu’il donne des repères, mais attention! Il peut rendre la gestion froide ou mécanique, d’où l’importance d’un contrepoids.


Le leadership transformationnel 

Le leadership transformationnel, lui, agit à un autre niveau. Il ne se contente pas de gérer, il mobilise. Il inspire les employés à dépasser les attentes, à contribuer à un projet plus large, à s’aligner avec la mission de l’entreprise. Il repose sur des valeurs partagées, une vision claire et la reconnaissance du potentiel de chacun.

Vous pourriez vous en servir pour :

  • Lancer un nouveau service pour lequel vous avez besoin d’adhésion

  • Renforcer l’engagement de votre équipe autour de votre vision

  • Faire évoluer la culture de travail

Exemple en pharmacie : Vous proposez de transformer une portion de votre pharmacie en espace santé mieux-être. Vous impliquez votre équipe dans la réflexion, vous leur partagez la vision d’une pharmacie plus humaine, plus proactive. Résultat : les employés ne se contentent pas de suivre, ils participent et donnent leurs idées et leur meilleure attitude.

Ce style donne du sens et nourrit la motivation intrinsèque, l’innovation et la loyauté. Il doit cependant reposer sur une structure solide, sinon il reste à l’état d’idée.


Lequel êtes-vous… et quand?

En réalité, vous naviguez probablement entre les deux chaque semaine, même chaque jour : le transactionnel pour cadrer, organiser et standardiser, et le transformationnel pour inspirer, rassembler et faire évoluer.

Dans une entreprise, on a besoin des deux. Le défi n’est pas de choisir un camp, mais de savoir quand activer quel levier. Et c’est là que se développe votre maturité de gestionnaire. 

En reconnaissant ces deux formes de leadership, vous pouvez :

  • Mieux diagnostiquer ce qui manque quand une situation stagne

  • Réfléchir à votre posture dans une réunion ou un moment clé

  • Adapter votre approche selon le niveau d’autonomie et de motivation de vos employés

  • Éviter de tomber dans la microgestion ou, à l’inverse, dans les grands discours sans suite

Comment affiner votre approche

Le leadership efficace n’est pas une posture figée. C’est un jeu d’adaptation et dans un environnement aussi dynamique que celui d’une pharmacie, il faut être capable de jongler avec plusieurs styles à la fois.

Pour vous aider :

1. Faites un bilan de votre style actuel

Avez-vous tendance à déléguer ou vous contrôlez le plus de choses possible? Comment vous perçoivent vos employés? Lorsque vous prenez une décision, celle-ci est-elle toujours alignée avec votre vision?


2. Observez votre équipe

Vos employés sont-ils autonomes ou en attente de vos directives? Leur motivation semble-t-elle intrinsèque ou dépendante de récompenses? Est-ce que les conflits sont fréquents ou bien gérés?

3. Ajustez votre style selon le contexte

En période de transformation? Activez le mode transformationnel.
En situation d’urgence? Donnez de la direction et de la structure.
En temps de stabilité? Misez sur le relationnel et la responsabilisation.

Besoin d’un petit coup de pouce? N’hésitez pas à faire appel à nous pour un atelier de mobilisation de votre équipe, ou joignez-vous à l’un de nos groupes de formation pratique en gestion!


Le leadership, ça se développe!

Si vous avez l’impression que certains aspects du leadership vous échappent, c’est tout à fait normal. Personne ne devient gestionnaire accompli du jour au lendemain. L’essentiel est de reconnaître vos angles morts et de les travailler. 

Un petit rappel: un bon leader ne fait pas tout. Il fait en sorte que tout puisse se faire, ensemble.



Pistes de réflexion pour le gestionnaire moderne

  1. Est-ce que mes employés comprennent pourquoi on fait les choses, ou seulement comment?

  2. Est-ce que j’offre assez d’espace pour que mon équipe contribue à l’évolution de la pharmacie?

  3. Est-ce que je sais reconnaître le moment où je dois changer de posture?

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