Penser en parallèle : la compétence essentielle (et sous-estimée) des pharmacien.nes-propriétaires
« Clairement, faire des changements au niveau de ma gestion est prioritaire! Mais là, je suis dans une période trop chargée. Peut-être après la rentrée. Ou après Noël… Dans le fond, après la relâche c’est plus réaliste… »
Si vous vous êtes déjà dit ça, vous n’êtes pas seul.e. C’est même une réponse fréquente et très humaine de la part des pharmacien.nes-propriétaires qu’on accompagne.
Et pourtant, c’est exactement cette logique linéaire qu’il faut remettre en question si vous voulez vraiment faire évoluer votre pharmacie.
La tentation de tout faire « dans l’ordre »
Comme professionnel.le de la santé, vous avez été formé.e à bien faire les choses, à respecter les étapes, à terminer une tâche avant d’en commencer une autre. C’est logique, sécuritaire et scientifique! C’est une approche parfaite pour un pharmacien.
La seule chose, c’est que vous avez aussi le rôle du propriétaire de la pharmacie. Vous êtes un ou une gestionnaire. Et la gestion ne fonctionne pas comme un algorithme. Les projets ne s'aligneront jamais dans l’ordre que vous le désirez. Et si vous avez réussi, on veut votre recette!
Dans votre réalité, vous n’avez pas le choix de :
Revoir votre structure d’équipe pendant que vous embauchez ;
Optimiser un processus pendant que vous gérez un conflit ;
Vous former pendant que vous courez après vos horaires ;
Travailler sur votre leadership pendant que la pharmacie tourne à pleine capacité.
La bonne gestion ne se fait pas quand tout va bien. Elle se construit au cœur même du brouhaha, et c’est à partir de là qu’on progresse le plus.
Ce que penser en parallèle veut dire (et ne veut pas dire)
Penser en parallèle, ce n’est pas tout faire, tout de suite, tout seul.
Ça ne veut pas dire :
Tenter de tout faire en même temps, sans plan ni priorités ;
Travailler 70 heures par semaine pour tout régler d’un coup ;
Ne jamais prendre de pause, même quand la fatigue est bien réelle.
Ça veut dire :
Être capable de faire progresser vos projets de gestion même par petits pas pendant que d’autres enjeux sont encore ouverts ;
Accepter qu’il n’y aura jamais de moment parfait pour se structurer et que ce n’est pas une raison pour attendre ;
Savoir identifier vos 2 ou 3 leviers les plus puissants et les activer en continu, peu importe la période de l’année.
En d’autres mots: agir, même imparfaitement, plutôt qu’attendre que tout soit en «place».
Le problème de la gestion en mode « pause »
Beaucoup de propriétaires disent vouloir « attendre que ça se calme » avant de travailler sur leur gestion.
Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que le rush ne s’arrête pas. Il se transforme.
Septembre, c’est la rentrée, les ajustements d’horaire, les nouveaux employés.
Octobre-novembre, c’est la haute saison des rhumes, de la grippe, de la vaccination.
Décembre, c’est Noël, l’achalandage et les remplacements à gérer.
Janvier, c’est les budgets, les RH, les formations, les bilans.
Février-mars, c’est la relâche.
Puis vient l’été… et les vacances.
Et on recommence…
À force d’attendre que tout soit réglé, vous passez une autre année sans structurer votre gestion. À force de tout remettre à plus tard, vous repoussez aussi les gains de clarté, de temps et de rentabilité que vous pourriez déjà ressentir.
Ce que font les propriétaires qui progressent vraiment
Ceux qui avancent n’ont pas plus de temps que vous. Ils ont appris à penser et agir en parallèle, même dans l’imperfection.
Ils :
Travaillent leur structure pendant qu’ils embauchent
Formulent leur vision même quand leurs opérations sont fragiles
Révisent leurs suivis hebdomadaires pendant que leur chef technicienne est en arrêt
Mettent en place des routines de gestion même si l’horaire est serré
Pourquoi ça fonctionne ? Parce que la gestion est un muscle. Plus on attend pour le développer, plus c’est difficile de s’y mettre.
Ce que vous gagnez à structurer maintenant
Une équipe plus autonome, donc moins de décisions à prendre au quotidien
Des priorités visibles, donc moins d’énergie perdue à improviser
Des suivis systématisés, donc moins de temps à corriger ou répéter
Une clarté accrue sur les projets importants… même dans le chaos
Et à moyen terme?
Moins de perte de personnel, de stress de dernière minute, de fatigue décisionnelle… et
plus de rentabilité.
Les choses changent vraiment lorsqu’on change de perspective. Êtes vous prêt.e à le faire?
Pistes de réflexion pour le gestionnaire moderne
Quels résultats pourrais-je voir presque immédiatement dans ma pharmacie si je commençais à gérer en parallèle?
Quelles micro-actions puis-je poser cette semaine pour faire avancer un projet de gestion important, même à petite échelle ?
Quels sont les projets de gestion que j’ai commencés mais jamais terminés? Pourquoi?