Protéger l’espace relationnel pour mieux réinvestir son rôle de pharmacien propriétaire

Si vous avez déjà fait affaire avec des consultants en gestion (comme nous!), vous avez très probablement entendu parler de délégation, d’organisation, de gestion d’équipe. Et c’est justifié : encore trop souvent, le ou la pharmacien.ne propriétaire est le point de contact pour absolument tout. On travaille donc régulièrement à améliorer cet aspect d’abord, pour ensuite creuser plus loin dans la gestion. 

Aujourd’hui, on souhaite amener un nouvel angle à cette histoire de vous libérer du temps.

Nous sommes tous d’accord: vous ne devriez pas être celui ou celle qui gère le plancher, le téléphone, les horaires et absolument toutes les opérations.Mais, le jour où on libérera le maximum de votre temps pour confier les bonnes tâches aux bonnes personnes… qu’en ferez-vous?

Un peu de statistiques du terrain

De nombreux clients et collaborateurs nous ont confirmé que les pharmaciens de leur équipe passent en moyenne moins de 5 minutes par heure à faire ce que leur permis de pratique leur permet de faire. Cela représente environ 8% du temps disponible pour faire ce que seul le pharmacien peut faire!  

Le défi auquel nous faisons face est de récupérer les 55 autres minutes en ne vous transformant pas en gestionnaire 24/7, caché dans votre bureau à vérifier votre budget (même s’il est impératif que vous le fassiez aussi!).  Ce temps doit surtout servir à réinvestir votre rôle de pharmacien dans ce qu’il a de plus précieux : la relation avec votre clientèle. 

L’image de l’espace relationnel

L’espace relationnel entre vous et votre client est le seul élément que vous pouvez contrôler pour influencer sa santé. Par le fait même, c’est aussi le seul élément qui vous permet d’assurer le succès de votre pharmacie et l’atteinte de votre vision.

Dans ce cas, êtes-vous d’accord qu’il faut protéger cet espace?

Imaginez un quart-arrière dans une équipe de football qui ne bénéficie pas de la protection de sa ligne offensive.  Il n’arrivera jamais à faire son travail! 

C’est la même chose avec votre équipe technique.  Elle doit protéger l’espace relationnel comme si la fin du monde en dépendait.  Il faut donc arriver à ce que chacun puisse jouer son rôle dans son champ de pratique optimal.  Mais comme un quart-arrière, le pharmacien se doit également de protéger son espace relationnel et déterminer la façon dont le jeu doit se dérouler.


Vous recentrer sur votre rôle professionnel

L’objectif ici n’est pas de vous sortir des opérations pour que vous deveniez la gestionnaire administrative ou le pro des réunions. Et encore moins pour que vous fassiez « un peu de tout » sans vraiment faire de pharmacie.

On veut vous recentrer sur votre rôle professionnel, là où votre valeur est la plus grande.

En tant que pharmacien.ne, vous avez une responsabilité légale, professionnelle et humaine.

  • Vous êtes responsable de l’acte pharmaceutique.

  • Vous êtes responsable de l'évaluation de la thérapie.

  • Vous êtes garant de la qualité du suivi du patient.

Mais au-delà des obligations, vous êtes aussi le lien et le repère. Vous devez jouer ce rôle pendant le maximum de temps.

Une stratégie de différenciation

Dans un marché où la concurrence est féroce et où les services se multiplient, votre relation avec votre clientèle devient votre meilleure stratégie de fidélisation.

En favorisant votre espace relationnel, vos patients retiennent que vous les avez reconnus, que vous avez pris le temps, posé de vraies questions et que vous vous êtes souvenu d’eux.

Oui, vos clients recherchent une expertise de haut niveau lorsqu’ils viennent vers vous, mais ils demandent aussi une présence humaine et stable.

Cette relation de confiance ne se construit pas à coup de 45 secondes entre deux problèmes d’horaires ou de livraison à domicile. Elle se bâtit dans les moments où vous êtes réellement là et où vous pouvez pratiquer votre profession sans souci de devoir gérer autre chose.


Comment y arriver?

La première étape à franchir est de prendre l’habitude de se poser la question en temps réel:

«Est-ce que je fais ce que je devrais faire en ce moment?»

  • Si la réponse est «oui», continuez! Vous êtes dans la bonne direction.

  • Si la réponse est «non», arrêtez-vous! Prenez le temps d’identifier qui devrait le faire et déléguez!


Ça semble plus facile à dire qu’à faire et c’est normal.  Mais le simple fait de nommer la situation forcera la réflexion pour établir un plan d’action pour y arriver.

C’est un changement de mindset : vous êtes pharmacien à 100%

Vous l’aurez compris, déléguer ne vous éloigne pas de la pharmacie, au contraire. C’est ce qui vous permet de revenir là où vous avez le plus d’impact, à condition que ce soit bien exécuté.

Ne laissez pas votre horaire se remplir de nouvelles tâches de gestion dès que vous vous libérez un peu de temps.

Demandez-vous plutôt : qu’est-ce que mon rôle de pharmacien exige que je fasse, et que je ne fais pas assez?

Pistes de réflexion pour le gestionnaire moderne

  1. À quoi ressemble une journée idéale où je suis pharmacien à 100% de mon rôle?

  2. Qu’est-ce que je pourrais faire aujourd’hui que seul un pharmacien peut et devrait  faire dans ma pharmacie?

  3. À quel poste pourrais-je déléguer ce que je ne devrais pas faire? Si ce poste n’existe pas, puis-je le créer?

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L’art de bâtir une équipe qui règle les problèmes